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tière, au milieu d’une concession que lui avait faite le gouvernement.

Ce ne fut pas néanmoins sans appréhension qu’il installa sa femme et ses deux filles dans cette résidence solitaire. Il leur donna un nombreux personnel domestique, capable de les défendre pendant son absence. Ses occupations militaires, qui l’appelaient sans cesse à de lointaines expéditions, le retinrent éloigné de sa famille pendant plus de trois années, durant lesquelles il pût lui accorder seulement quelques rares visites de peu de durée.

Dans une de ces apparitions, le capitaine Prescott fut accompagné par le jeune lieutenant Canfield. Il n’est pas besoin de dire que ce dernier fut ravi par les grâces naïves de Marie : à peine adolescente, mais douce et grave, elle avait hérité de son père la loyauté, la sensibilité exquise, la noble fermeté ; et de sa mère une gentillesse modeste, une bonté inaltérable, un charme indéfinissable.

Étant la dernière venue, elle était l’enfant gâtée de tout le monde, mais sans avoir trouvé dans ses parents cette lâche et folle tendresse qui perd les meilleures natures.