son cœur il y avait pardon pour les Shawnees, qu’il ne désirait point leurs chevelures, qu’il n’en avait point scalpées depuis longtemps, depuis que la lumière du Grand Esprit était venue luire à ses yeux.
Il resta immobile et muet quelques instants ; ensuite il prononça le nom de Niniotan.
— Je suis toujours devant vous, Père, répondit l’enfant.
— Mon fils, sois un guerrier Huron, comme Oonomoo l’a été. N’enlève jamais le scalp à un ennemi, ne tue que dans un combat honorable : vis et meurs en chrétien.
Suivant son usage lorsqu’il parlait à sa femme ou à son fils, Oonomoo s’était exprimé en idiome Huron : le missionnaire seul pouvait le comprendre.
— Lisez-nous le Bon Livre, ajouta Oonomoo en essayant d’entr’ouvrir les yeux.
Le missionnaire chercha hâtivement sa Bible ; mais dans la précipitation de sa course il l’avait perdue.
— Voilà la mienne, dit Flwellina, prenez-la sur ma poitrine.
Le capitaine Prescott la remit au missionnaire ;