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les drames du nouveau-monde



fuite, les deux amoureux cessèrent de causer.

La petite caravane continua ainsi sa route en silence, jusqu’au moment où elle atteignit une sorte de clairière dont les arbres paraissaient avoir été balayés par un tourbillon.

En y arrivant, on aperçut au clair de la lune un indien debout sur un tronc renversé. Vu de loin, par un effet du mirage de l’ombre, il semblait de taille gigantesque, mais en approchant on reconnut que c’était un enfant. Il était dans l’attitude de l’observation et de l’attente.

Oonomoo, dédaignant de se servir du fusil contre un si faible adversaire, s’arrêta pour l’examiner : tous ses compagnons firent de même, surtout Caton dont les mâchoires claquèrent aussitôt de terreur.

L’enfant, après une seconde d’hésitation, bondit comme un feu follet et disparut dans le fourré.

Il y avait, dans sa tournure, quelque chose qui frappa l’attention du Huron. Avant d’en venir aux armes, il fit entendre un sifflement doux et tremblant. À l’instant, un sifflement pareil lui répondit, et l’enfant reparut tout près d’Oonomoo.

— Niniotan ! fit ce dernier.

— Oui.