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les drames du nouveau-monde

— Le Hollandais est fort stupide, mais honnête et brave cœur. Quant à Oonomoo, il est à jamais notre ami, sa noble conduite nous le rend bien cher : je lui dois le plus grand bonheur de ma vie.

— Mais, demanda la jeune fille, quel motif l’a poussé à risquer ainsi sa vie pour moi ?

— Sa généreuse nature, ses bons sentiments religieux : chose rare chez un Indien, il appartient à la foi chrétienne. Depuis longtemps, il est en bonnes relations avec les Blancs : il a rendu à l’armée de grands services. J’ai entendu dire que son inimitié avec les Shawnees date de loin : son père était un chef riche et heureux ; pendant l’enfance d’Oonomoo, les Shawnees massacrèrent inhumainement toute sa famille ; seul il s’échappa et grandit dans les bois, comme un petit louveteau. Très-jeune encore, il commença à faire aux ennemis de sa race une guerre mortelle : vous ne pourriez imaginer les quantités de chevelures scalpées qui ornent sa cabane ; il y en a des monceaux. Mais depuis deux ou trois ans, une douce influence l’a calmé, il ne tue qu’en combat loyal.

— Quelle influence voulez-vous dire ?