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les drames du nouveau-monde



poisson pris ; de telle façon que celle-ci, comptant sur le produit de la pêche, ne préparerait rien, en l’attendant. Mais, au lieu de reparaître à l’heure indiquée, Vanderbum ne reviendrait que plus tard, à la tombée de la nuit ; alors sa femme et ses enfants seraient tellement affamés qu’ils dévoreraient le poisson et sa sauce sans prendre garde au goût plus ou moins hétéroclite que la drogue soporifique pourrait lui communiquer.

Mais il était indispensable de prévenir miss Prescott pour l’empêcher de toucher à ce mets diabolique ; car il y aurait eu les plus graves inconvénients à ce qu’elle tombât en léthargie au moment où son énergie lui deviendrait le plus nécessaire.

Toutes ces combinaisons bien mûries, Vanderbum fit sa rentrée chez lui dans les meilleures conditions.

Afin d’être plus libre pour l’exécution de ses plans, le gros Hollandais feignit d’être un peu malade ; aussitôt sa femme qui, au fond, ne laissait pas que d’avoir pour lui une certaine affection, l’engagea à rester au logis et sortit pour aller faire des semailles urgentes.