disposa à prendre son canot pour continuer la route sur la rivière.
— Mais où est-il ? demanda l’officier lorsque Oonomoo lui eut fait connaître son intention.
— Plongé dans l’eau sous le rocher.
— Les Miamis l’auront découvert et détruit ou emmené.
— Non ; ils n’ont pas pu le voir, il n’était pas sur leur chemin.
— L’eau est-elle profonde ?
— Deux-trois-vingt pieds ; il faudra nager.
Comme tout danger paraissait improbable, Canfleld vit, sans inquiétude, le Huron quitter son fusil, gagner la rivière et se mettre à la nage.
La clarté de la lune était si vive que non-seulement la tête, mais les traits expressifs de l’Indien et jusqu’à son nez aquilin se détachaient en vigueur sur le fond argenté de l’onde ; on distinguait même sa longue chevelure noire qui flottait développée comme une voile, au-dessous de la surface. Une balle ou une flèche auraient pu être lancées à coup sûr au brave nageur, s’il eût été aperçu par les Miamis.