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guirlandé d’innombrables chevelures scalpées sur les guerriers de cette peuplade : mais au moins on pouvait lui rendre cette justice qu’il n’avait jamais scalpé un Blanc ; il en était venu, même, à promettre de ne toucher à la chevelure d’aucun autre Indien ; mais, pour les Shawnees, il n’avait jamais voulu entendre raison.

Il faut dire encore que, peu à peu, sous l’influence de la douceur angélique de sa chère Flwellina, Oonomoo avait été insensiblement amené à des mœurs plus douces : il en était arrivé à ce point d’éviter toute agression vis à vis même des Shawnees, de telle sorte que, depuis longtemps, il n’avait guère bataillé avec eux ; mais ce n’avait pas été sans tentations.

Au moment où Oonomoo mit le pied sur le seuil de la hutte, un cri de joie se fit entendre à l’intérieur, et Flwellina se jeta toute joyeuse dans ses bras.

À juger l’Indien par son impassibilité lorsqu’il est en public, on pourrait le croire dépourvu de tout sentiment ; c’est une erreur ; lorsqu’il se sent libre et seul dans l’intimité de la famille, il se dépouille de ce stoïcisme orgueilleux qu’il considère au dehors comme une vertu guerrière ;