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les drames du nouveau-monde



encore moins en soupçonner la destination.

C’était la maison d’Oonomoo, sa case chérie où vivaient sa femme Flwellina et son fils Niniotan. Là le guerrier Huron venait souvent goûter les douceurs de la famille, se reposer des fatigues de la chasse et de la guerre, se réjouir avec tout ce qu’il aimait au monde.

Aucune âme vivante ne connaissait le secret de leur retraite ignorée ; qui aurait pu se douter qu’au milieu des horreurs de ces vastes marécages existait un petit Éden où tout était repos, joie et sourires.

Ce territoire unique peut-être dans toute la région de l’Ohio abondait en eaux vives, claires comme du cristal, peuplées de poissons superbes. C’était aussi un refuge assuré pour le gibier qui y affluait de toutes parts fuyant d’autres contrées sillonnées par les chasseurs.

Cette éminence était entièrement creuse ; l’intérieur était somptueusement tapissé de peaux et de fourrures ; on y trouvait réunies toutes les superfluités du confort le plus fantaisiste que la femme d’un chef pût désirer.

Toutes les parois de ce logement extraordinaire étaient ornées de rifles, de pistolets, de