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vires amarrés sur des corps morts, préparés à cet effet ; les ancres virées et remises à poste aux bossoirs ; les tangons avaient été placés ; l’escalier de commandement installé à la coupée de tribord ; les fausses manœuvres dépassées, les paillets enlevés et les sentinelles posées aux coupées de tribord et de bâbord ; puis le petit canot avait été expédié à Cadix, avec les cuisiniers et le cambusier, afin de traiter avec des fournisseurs, pour les vivres frais des équipages.

En même temps les grands canots de tous les bâtiments de l’escadre partirent pour Puerto-Santa-Maria, sous le commandement d’un aspirant, afin de s’entendre avec les entrepreneurs qui se chargent de fournir aux navires de guerre l’eau que ceux-ci ne peuvent se procurer à Cadix, l’ile de Léon ne renfermant que quelques puits d’une eau presque saumâtre, et les habitants de Cadix étant eux-mêmes contraints de faire venir leur eau du dehors.

Ivon Lebris était patron du grand canot du Formidable. Au moment de s’embarquer, il échangea de loin avec Olivier un regard d’intelligence, puis l’embarcation déborda et s’éloigna rapidement.

Olivier, attaché à la hune de misaine en qualité de gabier, suivit des yeux la marche du canot du haut de la hune, où il s’occupait à mettre tout en ordre, jusqu’à ce qu’il eût disparu, au milieu des autres embarcations qui sillonnaient la rade dans tous les sens ; puis il se remit à son travail.

La journée s’écoula sans incidents d’aucune sorte tous les canots envoyés à terre revinrent à bord, les uns après les autres ; les canotiers ra-