Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/36

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

capitonnée, il n’y a rien à redouter, en trois jours elle peut ainsi faire facilement le voyage.

— Quatre ou cinq lieues d’une seule traite ne la fatigueront pas trop ?

— Elle en ferait six sans inconvénient ; d’ailleurs, je vous préparerai un cordial que vous lui ferez prendre chaque fois que la voiture se remettra en marche.

— Et ce cordial ?

— Lui procurera un sommeil, à la fois profond et réparateur ; elle ne s’apercevra pas qu’elle voyage.

— C’est merveilleux ! dit il avec bonhomie ; faut-il beaucoup de temps pour préparer ce cordial ?

— Cinq minutes tout au plus.

— Alors, veuillez le préparer tout de suite et en faire prendre à la malade, je vous prie.

— Comment ! vous partez ? s’écria-t-il ébahi.

— À l’instant ; j’ai un carrosse à la porte. Une minute encore, ajouta-t-il en retenant le médecin, j’ai maintenant une consultation à vous demander.

— Vous ?

— Oh ! rassurez-vous ! fit-il en riant ; ce n’est pas pour moi.

— Pour qui donc, alors ?

— Pour l’enfant né hier.

— Mais il se porte fort bien ; il est gros comme un mouton.

— J’en suis ravi ; j’espère qu’il continuera de même. Je dois vous dire que je n’ai pu trouver de nourrice !…

— Voilà qui est fâcheux.