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peu à droite au milieu des arbres, avec un mirador — belvédère — élevé ?

– Oui, la première, n’est-ce pas ? répondit le matelot.

— Précisément, reprit Fernan Nuñez. Eh bien ! ce mirador a un mât de pavillon ?

— En effet.

— On aperçoit cette maison et ce mirador, de votre navire ?

— C’est probable.

— Eh bien ! quand vous apercevrez le pavillon colombien hissé sur le mât de pavillon, vous viendrez chercher le capitaine.

— Hum ! cela est bon pour le jour, dit le matelot en hochant la tête, mais la nuit ?

— La nuit le pavillon sera remplacé par trois fanaux rouges.

— Bon c’est entendu.

— N’oubliez pas, ajouta le capitaine.

— Il n’y a pas de soin, capitaine, dit le matelot en saluant.

Et la baleinière poussa au large.

– Venez, capitaine, dit Fernan Nuñez ; nous n’avons que quelques pas à faire.

Dans toute l’Amérique du Sud, on se lève de très-bonne heure ; de si bonne heure même, que cela ferait frémir nos petites maîtresses, chez lesquelles, à midi, bien souvent, il ne fait pas encore jour.

Cela tient à deux causes principales :

La première est la chaleur étouffante de la journée, chaleur presque insupportable, pendant laquelle on est contraint de se renfermer au fond de son appartement, portes et fenêtres herméti-