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smugglers, qui tous le connaissaient ; il avait frété une goëlette américaine, en partance pour Valparaiso ; puis il avait réuni une recua de mules, s’était fait suivre d’une vingtaine de peones résolus et surtout bien armés, et s’était rendu tout courant à Lima.

Lorsque don Diego Quiros lui manifesta son désir de fuir au plus vite, et lui demanda son aide pour mettre ce projet à exécution, don Estevan lui expliqua les précautions qu’il avait cru devoir prendre pour sa sûreté.

Trois heures plus tard, la famille Quiros arrivait saine et sauve à Huacho, s’embarquait sur la goëlette avec tout ce qu’elle possédait, et le navire américain mettait aussitôt à la voile.

Don Diego Quiros était sauvé.

Lorsque les alguaziles se présentèrent, vers sept heures du matin, au tambò de la calle San-Lazaro, ils apprirent que l’homme qu’ils espéraient si bien prendre était parti déjà depuis plusieurs heures.

Toutes les recherches furent inutiles ; jamais les autorités espagnoles ne découvrirent, à leur grand regret, les traces du fugitif, qui leur avait si adroitement glissé entre les doigts, quand elles se figuraient si bien le tenir.

Cependant don Diego, tenant à avertir Olivier des contre-temps qui avaient suivi son arrivée au Pérou, avait laissé au Callao Fernan Nuñez, son serviteur de confiance, avec ordre de guetter l’apparition du Hasard, et de rapporter au capitaine les choses comme elles s’étaient passées ; Fernan Nuñez était, en outre, chargé d’une lettre de doña Dolorès.

Malheureusement, les renseignements fournis