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val, et revêtu du costume complet des habitants du pays ?

C’est ce que le lecteur ne tardera pas à apprendre ; au point de vue de la vie d’aventures, l’axiome géométrique : « le plus court chemin d’un point à un autre est la ligne droite, » est complétement faux.

Les voyageurs et les aventuriers l’ont modifié à leur point de vue, qui est le seul vrai, de cette façon : le plus court chemin d’un point à un autre est la ligne courbe ; et ils ont raison.

Les Espagnols étaient encore les maîtres au Pérou ; cette magnifique colonie fut la dernière à se déclarer contre la mère patrie.

Olivier avait inutilement tenté de débarquer dans un des ports de la vice-royauté péruvienne : les Espagnols faisaient bonne garde ; tous les efforts du capitaine n’aboutirent qu’à lui faire échanger force boulets avec les croiseurs de Sa Majesté Catholique, sans aucun profit pour lui.

Désespéré de ce constant insuccès, le capitaine se préparait à tenter une de ces expéditions audacieuses qui, lorsqu’elles échouent, coûtent la vie à leur auteur, lorsqu’un jour, pendant qu’il louvoyait bord sur bord devant le port d’Ica, où il essayait d’entrer, croyant, d’après ce qu’on lui avait assuré, que ce port ne renfermait aucun croiseur espagnol, lorsqu’un pêcheur s’approcha du brick-goëlette et lui fit des signaux.

Olivier mit aussitôt sur le mât, et il attendit le bateau, qui s’était dirigé vers lui ; quelques minutes plus tard, un homme montait à bord du Hasard ; Olivier reconnut alors avec surprise Fernan Nuñez, le serviteur dévoué de don Diego