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fit du reste, des machines plus commodes et plus avantageuses que celles dont on se servait, dans les colonies espagnoles, pour l’extraction du minerai dans les mines.

Bien que trois ans se fussent écoulés depuis notre rencontre, je reçus cependant le plus charmant accueil de toute cette bien chère famille ; cette adorable petite Dolorès fut merveilleuse d’attention et de câlineries pour son grand ami, ainsi qu’elle me nommait si gentiment dans son charmant babil. C’était déjà presque une jeune fille ; mais elle ne semblait pas s’en douter le moins du monde.

J’appris que plusieurs corsaires Colombiens étaient en armement à Londres ; ne trouvant pas à la Nouvelle-Orléans ce que je cherchais, je m’embarquai, avec mon matelot, sur un navire américain en partance pour l’Angleterre.

J’avais hâte de quitter la Nouvelle-Orléans et de me séparer de la famille Quiros, à laquelle je sentais que trop de liens commençaient à m’attacher.

Le navire était frété pour Liverpool. À peine arrivé, je descendis à terre ; après avoir expédié Ivon à Londres pour prendre langue, je partis pour Glascow, et je me rendis tout droit à la maison du capitaine Grifnths.

Je fus reçus à bras ouverts par toute la famille.

Onze ans s’étaient écoulés depuis notre brusque séparation dans la baie d’Hierba ; un changement presque complet s’était opéré dans mon individu ; et pourtant, aux premiers mots que je prononçai, je fus reconnu : cette chère et patriarcale famille m’avait conservé toute son affection malgré ce