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Perrico était là, il me donnerait un fier coup de main pour traverser cette mare endiablée !

— Eh c’est, sur ma foi, le cousin Ramillete ! s’écria l’inconnu d’un ton de bonne humeur, en quittant son abri et s’avançant au devant de l’individu si embarrassé, en apparence du moins en voilà un hasard !

— Le cousin Perrico ! s’écria l’autre avec une surprise parfaitement jouée.

— Moi-même, et bien content de vous rencontrer. Où allez-vous donc comme cela, cousin, par un temps pareil ?

— Je rentre chez moi, calle de la Cebada ; et vous, cousin ?

— Je reviens de la calle de Carretas où j’ai passé la soirée ; nous ferons route ensemble, puisque nous habitons le même quartier.

— Avec plaisir, cousin.

Et le cousin Ramillete, sans plus songer à réclamer l’aide du cousin Perrico, bondit comme un chamois par-dessus le ruisseau, qui commençait véritablement à être d’une très-belle largeur, et les deux hommes se mirent à descendre bon pas la calle de Alcala.

Ils marchèrent ainsi pendant quelques instants, côte à côte, sans échanger une parole.

— Où allons-nous ? demanda enfin le señor Perrico.

— Tout près, répondit l’autre, dans cette rue même : la maison au-dessus de laquelle vous voyez une lampe allumée devant la statuette d’une Vierge des Douleurs.

— N’est-il pas trop tard demanda le señor Perrico avec un léger tremblement dans la voix.