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avec cette République d’Andorre, dont les habitants sont contrebandiers et que Dieu bénisse ?

— Ceci, mon ami, répondit paisiblement M. Maraval : don Diego Quiros de Ayala est né à Andorre, la vieille capitale de la République, où toute sa famille habite depuis des siècles. Or, d’après mon conseil et n’ayant plus rien à espérer du côté de l’Espagne, don Diego Quiros, qui a conservé ses droits de bourgeoisie à Andorre, a réclamé, par l’entremise du viguier ou chef suprême de la République qui est un juge de paix du canton d’Ax, la protection de la France et son appui ; protection et appui qui lui ont été accordés par le préfet de l’Ariège, au nom du gouvernement français, après une réponse venue du président du conseil des ministres à un mémoire remis par le préfet.

— Pardieu ! voilà qui est bien joué ! Et c’est vous, sans doute, mon ami, qui avez mené toute cette affaire ?

— C’est moi-même, mon ami ; de sorte que don Diego Quiros de Ayala fait en ce moment ses préparatifs de départ, désirant se rendre au plus vite à Lima.

– Et sa famille ? demanda vivement Olivier.

– Vous savez bien que don Diego Quiros ne consentirait jamais à se séparer d’elle.

— C’est vrai, dit le jeune homme en pâlissant.

— Il compte s’embarquer dans quelques jours à Barcelone ; heureusement, vous serez loin lorsque le navire sur lequel il a pris passage entrera dans l’Atlantique ; cependant, comme nul ne peut répondre du hasard, j’ai préféré vous prévenir, pour le cas où, par une de ces éven-