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bien qu’il en eût en réalité plus de quinze ; il était leste, fringant, rieur ; l’équipage l’avait pris tout de suite en amitié, et avait changé son nom en celui de Furet, qui lui convenait parfaitement, et auquel il répondait déjà.

Furet avait reçu une certaine instruction ; il parlait même trois langues, le français, l’anglais et l’espagnol, avec une certaine facilité ; il était intelligent, docile, attentionné, câlin et semblait s’être sérieusement attaché au capitaine.

La balancelle se rapprochait rapidement ; elle grandissait pour ainsi dire à vue d’œil ; bientôt il fut possible de reconnaitre M. Maraval, assis dans la chambre d’arrière.

Au moment où le capitaine parut sur le pont, le brick-goëlette venait au vent et mettait sur le mât pour laisser accoster la légère embarcation, à laquelle un matelot, posté dans les porte-haubans de tribord, lança une amarre.

Le patron de la balancelle attrapa l’amarre au vol, se pomoya dessus, élongea le navire, et le banquier sauta à bord, où il fut reçu la main tendue par le capitaine.

Après avoir cordialement répondu aux saluts des officiers et de l’équipage, don Jose Maraval se laissa entraîner par Olivier dans la cabine.

M. Mauclère, l’officier de quart, regardant par hasard au dehors, fut assez étonné de voir le patron de la balancelle faire passer trois malles très-pesantes et une valise en cuir, de son embarcation sur le navire ; puis, cela fait, larguer son amarre, hisser ses deux voiles en ciseaux et laisser arriver en grand sur la terre après avoir soulevé légèrement son bonnet en criant d’un