Page:Aimard - Par mer et par terre : le corsaire.djvu/111

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Est-ce tout ?…

— C’est tout ; j’ai votre parole ?

— Je la tiendrai.

— C’est bien ; maintenant, n’êtes-vous pas curieux d’apprendre mon nom ?

— Que m’importe le nom d’un aventurier ? Mais se reprenant aussitôt : Au fait, oui ; qui êtes-vous ?

— Je suis l’homme qui vous a surpris volant au jeu dans un tripot de Brest ; que vous avez supplié de vous garder le secret, et que, le retrouvant sur le Formidable, vous avez constamment poursuivi de votre haine et odieusement persécuté en un mot, je suis Olivier Madray !

— Vous ! s’écria-t-il avec surprise.

— Moi-même !

— Vous voyez bien qu’il faut que je vous tue ! reprit-il avec une rage folle.

— Messieurs, nous sommes prêts, dit l’officier français, témoin du comte.

— Quelles sont les conditions ? demanda vivement M. Salviat.

— Quinze pas ; tirer au commandement, sans viser.

— Très-bien ! Finissons-en. Où faut-il nous placer ?

Don Jose présenta les pistolets aux deux adversaires. Ceux-ci allèrent aussitôt se placer en face l’un de l’autre, à la distance désignée, le pistolet à la main, le corps effacé, le bras droit pendant sur la hanche.

— Êtes-vous prêts, messieurs ? demanda don José Maraval.