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pour lui chercher querelle et le forcer à se battre.

— Bon ! Je m’en doutais presque, d’après ce que tu m’avais dit à bord du vaisseau. Ainsi…

— Je le tuerai, ou il me tuera, je t’en donne ma parole !

Le Vergel est une charmante promenade, très-boisée et entretenue avec le plus grand soin ; elle est beaucoup plus fréquentée que la Victoria, mais ce jour-là elle était complétement déserte à cause des courses.

Les deux marins se promenaient depuis près d’une demi-heure en causant, lorsqu’ils virent au même moment venir d’un côté M. Maraval et de l’autre le docteur Carnero, suivi à quelques pas par deux officiers français et un jeune homme de bonne mine portant avec une grâce et une désinvolture parfaites le brillant costume andalous, qu’il est de mode, parmi les élégants, d’endosser pour assister aux courses de taureaux.

— J’ai votre affaire, dit don Jose Maraval, d’excellents Menton à double détente.

— Merci, dit Olivier.

En ce moment, ils furent rejoints par le comte de Salviat et ses témoins ; le docteur se tenait un peu à l’écart.

On se salua silencieusement.

— Je pense, dit le comte d’une voix railleuse, que monsieur n’a, pas plus que moi, l’intention de faire durer les préliminaires ?

— Non, monsieur, je désire, au contraire, en finir au plus vite avec vous répondit sèchement le capitaine.

– Parfait ! Vous avez des armes ? demanda le comte.