Page:Aimard - Les rois de l'océan, 2 (Vent-en-panne).djvu/217

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Laquelle.

— Si réellement nos ex-amis les frères de la Côte ont l’intention de tenter une descente à la Vera-Cruz ; tu comprends combien notre situation deviendrait délicate si cela était ; et combien il est important pour nous de savoir à quoi nous en tenir à ce sujet ; tandis que j’agirai de mon côté, tu agiras du tien.

— C’est cela même ; fort bien, il faut probablement se mettre à la recherche du flibustier qui a échappé ; le désarmer, tirer de lui tous les renseignements possibles et s’en débarrasser.

— Allons, allons, compagnon, tu redeviens le Bothwell des beaux jours ; si tu échoues, il est probable que moi je réussirai.

— Quand faut-il partir ?

— Tout de suite.

— Pas avant d’avoir mangé ?

— Naturellement, tiens, prends cette bourse, elle renferme cinquante onces.

Bothwell s’empara de la bourse, avec un mouvement déjà cupide.

— Maintenant mes instructions ? dit-il.

— Les voici ; elles sont simples ; tu te rendras immédiatement dans la maison que tu sais ; tu te nommeras ; on te fournira aussitôt, sans que tu aies rien à débourser, des vêtements, des armes et un cheval ; lorsque tu auras complétement changé de peau, tu iras dans un ordinaire quelconque, où tu mangeras tout ton soûl. Souviens-toi seulement qu’il ne faut pas trop caresser la bouteille ; tu as affaire à forte partie ; il est important que tu conserves ton sang-froid. Après t’être bien repu, tu monteras à cheval et tu quitteras la ville par la route de Mexico, que tu quitteras au bout d’une demi-heure de marche, pour appuyer sur la droite, et continuer ton chemin le long de la plage, tu marcheras ainsi tout droit devant toi, jusqu’à ce que tu arrives à une falaise assez élevée au pied de laquelle se trouve une