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IX

COMMENT PITRIANS FIT LA RENCONTRE D’UN ANCIEN AMI QU’IL NE CONNAISSAIT PAS ET CE QUI S’EN SUIVIT

Ainsi que nous l’avons dit dans notre précédent chapitre, Pitrians avait quitté l’hôtellerie en annonçant qu’il allait porter des marchandises à Manantial.

Il avait choisi le nom de ce village pour deux raisons : la première, parce que Manantial est situé du côté diamétralement opposé à celui où se trouve Medellin ; la deuxième parce que, ayant passé deux jours dans ce dernier village et y étant par conséquent connu, rien n’aurait été plus facile, le cas échéant, que de constater que depuis qu’il l’avait quitté en compagnie de don Pedro Garcias, il n’y était pas revenu.

En partant de l’hôtellerie, le jeune homme avait traversé la ville dans toute sa longueur et il avait pris une poterne placée du côté de l’intérieur des terres, non loin de la forteresse.

Les ingénieurs chargés de reconstruire la ville avaient commis cette grande faute, tout en l’entourant de murailles, de placer la maison du gouverneur tout près du môle, entre la douane et la grande église, c’est-à-dire la cathédrale. Au contraire la forteresse s’élevait à l’extrémité opposée de la ville, du côté de l’intérieur des terres, les canons battant sur la campagne ; de sorte que, en cas d’attaque par mer, la ville n’avait pour se défendre que les canons de la citadelle de l’île de San Juan-de-Luz, dont les boulets mal dirigés, et à cette