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se croisant les bras sur la poitrine et en le regardant bien en face.

— Je vais vous le dire.

— J’attends.

— J’ai votre secret.

— Tout entier ?

— Donc vous êtes en mon pouvoir.

— Peut-être !

— Qui m’empêche d’aller trouver le gouverneur de l’État et de vous dénoncer ?

— Il ne vous croira pas.

— Vous le supposez ?

— J’en suis sûr.

— Peut-être, vous dirai-je à mon tour.

— Comment cela ?

— Oh ! mon Dieu, vous allez bien facilement le voir.

— Je serais curieux de l’apprendre.

— Quelque riche que vous soyez, don Miguel Zarate, et peut-être à cause de cette richesse même, malgré le bien que vous semez autour de vous, le nombre de vos ennemis est considérable.

— Je le sais.

— Très-bien ; ces ennemis saisiront avec joie la première occasion qui se présentera de vous perdre.

— C’est probable.

— Vous voyez donc. Lorsque j’irai trouver le gouverneur, que je lui dirai que vous conspirez, et qu’à l’appui de ma dénonciation, non-seulement je lui remettrai les lettres que voici, mais encore plusieurs autres lettres écrites et signées par vous, qui sont là dans ce coffre, croyez-vous que le gouverneur me traitera d’imposteur et refusera de vous arrêter ?