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— J’attends, reprit don Miguel.

— Venez, cette question ne peut se trancher ainsi, suivez-moi dans mon jacal.

— À quoi bon ? c’est oui ou non que je vous demande.

— Moins que jamais je ne puis vous répondre. Nous devons avoir ensemble une conversation à la suite de laquelle vous déciderez vous-même de la conduite que je tiendrai. Suivez-moi donc sans crainte.

— Je ne crains rien, je crois vous l’avoir prouvé. Marchez, puisque vous l’exigez, je vous suis.

Cèdre-Rouge fit à ses fils un signe pour leur commander de rester où ils étaient, et il se dirigea à grands pas vers son jacal, qui était peu éloigné.

Don Miguel marchait insoucieusement derrière lui.

Ils entrèrent dans la hutte.

Elle était déserte ; sans doute les deux femmes étaient, elles aussi, occupées dans la forêt.

Le Cèdre-Rouge ferma derrière lui la porte du jacal, s’assit sur un banc, invita d’un geste son hôte à en faire autant et prit la parole d’une voix basse et mesurée, comme s’il eût craint que ce qu’il allait dire ne fût entendu du dehors.


IX.

Cèdre-Rouge.

Écoutez-moi, don Miguel, dit Cèdre-Rouge, et surtout ne vous méprenez pas au sens de mes paroles. Je n’ai nullement l’intention de vous intimider en vous