Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/453

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que nos hommes sont en sûreté et n’attendent plus que nous pour se mettre en route.

— La ciuatl (femme) première, répondit laconiquement l’Indien.

— C’est juste, chef, femme d’abord, reprit le squatter ; et se tournant vers sa prisonnière : Allons, passez, lui dit-il brutalement.

La jeune fille, sans daigner répondre, fit résolûment entrer son cheval dans la rivière.

Les trois homme la suivirent

La nuit était sombre, le ciel couvert de nuages, et la lune incessamment voilée ne brillait qu’à de longs intervalles, ce qui rendait le passage difficile et même dangereux, en ne permettant pas de distinguer les objets à une courte distance.

Cependant, au bout de quelques secondes le Cèdre-Rouge crut s’apercevoir que le cheval de doña Clara ne suivait pas la ligne tracée par le gué, mais appuyait sur la gauche, comme s’il se fût abandonné au courant.

Il poussa son cheval en avant pour s’assurer de la réalité du fait ; mais tout à coup une main vigoureuse saisit sa jambe droite, et avant même qu’il songeât à résister, il fut renversé dans l’eau et pris à la gorge par un Indien.

Andrès Garote s’élança à son secours.

Pendant ce temps, le cheval de doña Clara, subissant probablement une impulsion occulte, s’éloignait de plus en plus de l’endroit où les gambusinos avaient pris terre.

Quelques-uns d’entre eux, en tête desquels se trouvaient Dick, Harry et les trois fils du squatter, s’apercevant de ce qui se passait, rentrèrent dans l’eau pour venir en aide à leur chef, tandis que d’autres, guidés