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Le désordre qui régnait au dehors s’était communiqué dans le palais.

Ce n’étaient que cris et exclamations de colère ou de frayeur.

Les officiers mexicains réunis dans la salle du conseil discutaient tumultueusement entre eux sur les mesures qu’il importait d’adopter pour éviter un conflit et sauver la ville.

Comme cela arrive toujours en pareille circonstance, on parlait à bâtons rompus, sans parvenir à s’entendre, chacun émettant son opinion ou exprimant ses craintes sans se donner la peine d’écouter ce que les autres disaient.

L’entrée du général produisit un effet salutaire sur l’assemblée, en ce sens que la discussion, qui dégénérait en personnalités inconvenantes et en reproches dictés par les craintes personnelles de chaque individu, cessa subitement et que le calme se rétablit.

Le général Ventura se repentait intérieurement d’avoir compté sur un secours imaginaire et de n’avoir pas prêté l’oreille aux conseils salutaires de certains de ses officiers qui, le jour précédent, l’avaient fortement engagé à donner aux Indiens, pour se débarrasser d’eux, la satisfaction qu’ils demandaient.

Malgré la terreur qu’il éprouvait intérieurement, son orgueil se révoltait cependant d’être obligé de traiter d’égal à égal avec des barbares et d’être contraint d’accepter les dures conditions que, se sentant les plus forts, ils voudraient sans doute lui imposer.

Le gouverneur jeta, en entrant dans la salle, un regard inquiet sur les assistants.

Chacun avait pris sa place. L’assemblée avait, du moins extérieurement, l’apparence calme et sévère