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était en ordre, fut entrée dans la cabane qui lui servait d’abri, Nathan se leva avec précaution, mit son rifle sur son épaule et s’élança sur les traces de son frère.

Dans cette circonstance, une autre raison l’excitait encore à contrecarrer les projets d’Ellen et de Schaw : il en voulait doublement à don Miguel, d’abord à cause du coup de poignard que le gentilhomme mexicain avait donné à son père, ensuite parce que don Miguel l’avait obligé à quitter la place et à abandonner la forêt dans laquelle sa famille s’était si audacieusement établie.

Convaincu de l’importance de l’action qu’il allait faire, sachant le prix que le squatter attachait à l’enlèvement de la jeune fille, qui pour lui était un otage excessivement précieux, Nathan ne perdit pas une minute et entra dans Santa-Fé par la ligne la plus directe, franchissant avec la légèreté d’un chat tigre les obstacles qui se trouvaient sur son passage.

Il arriva ainsi en fort peu de temps auprès d’une maison isolée, non loin de laquelle plusieurs hommes causaient vivement entre eux à voix basse.

Nathan s’arrêta et prêta l’oreille ; mais il était trop éloigné, il ne put rien entendre.

Le fils du squatter, élevé dans le désert, en connaissait à fond toutes les ruses ; avec cet œil perçant de l’homme habitué aux courses de nuit dans les prairies, il avait cru reconnaître le costume et les manières d’individus de connaissance, son parti fut pris immédiatement.

Il s’étendit sur le sol, et, suivant l’ombre projetée par la lune, afin de ne pas être aperçu des causeurs qui sans doute avaient l’œil au guet, il