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gez-y, les femmes ne vous aiment, vous autres hommes, qu’en raison des sacrifices que vous savez leur faire ; elles méprisent les lâches !

— Mais comment la sauver ?

— Comment sauver doña Clara ! répondit Ellen à Schaw, cela vous regarde.

— Au moins donnez-moi un conseil qui m’aide à me sortir de la position difficile dans laquelle je me trouve.

— Dans une circonstance aussi sérieuse, votre cœur doit vous guider, c’est de lui seul que vous devez prendre conseil.

— Mais le vieux, fit Schaw avec hésitation.

— Notre père ignorera vos démarches ; je me charge de l’empêcher de s’en apercevoir.

— Bien, dit le jeune homme à demi convaincu ; mais j’ignore à quel endroit la jeune fille est cachée.

— Je vous le dirai, moi, si vous me jurez de mettre tout en œuvre pour la sauver.

Il y eut un instant de silence.

— Je vous jure de vous obéir, Ellen ; si je ne réussis pas à enlever la jeune fille, au moins emploierai-je toute mon intelligence pour obtenir ce résultat ; parlez donc sans crainte, je vous écoute.

— Doña Clara est enfermée au Rancho del Coyote ; elle a été confiée à Andrès Garote.

— Ah ! ah ! fit le jeune homme en se parlant à lui-même, je ne la croyais pas aussi près de nous.

— Vous la sauverez ?

— Du moins je m’efforcerai de l’enlever aux mains de l’homme qui la garde.

— Bien, fit la jeune fille, je vous reconnais à présent. Ne perdez pas de temps ; l’absence de mon père