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s’était répandue avec la vitesse d’une traînée de poudre, de l’apparition à Santa-Fé d’un détachement indien.

Lorsque le général se vit entouré et soutenu par les officiers de son état-major, sa frayeur se calma un peu ; il reprit sa présence d’esprit, et ce fut avec un maintien calme et presque digne qu’il discuta, pour savoir s’il était convenable de recevoir la députation indienne, et de quelle façon on la recevrait.

Les autres officiers qui, dans le cours de leur carrière, avaient souvent eu maille à partir avec les Peaux Rouges, ne se souciaient nullement de les mécontenter.

Ils firent valoir, en faveur de leur opinion, des raisons tellement péremptoires, que le général Ventura, convaincu par leurs arguments, donna à l’officier qui le premier s’était fait le porteur du message, l’ordre d’introduire les trois principaux chefs indiens dans le palais.

L’officier salua et partit.


X.

La Présentation.

Il fallait la profonde connaissance que possédaient les Comanches de la terreur qu’ils inspiraient aux Mexicains pour qu’ils eussent osé, en aussi petit nombre, s’aventurer dans une ville comme Santa Fé, où ils devaient s’attendre à trouver une forte garnison.

Cependant l’officier envoyé par le général Ventura s’était acquitté de sa mission.

L’Unicorne et deux autres chefs comanches mirent