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— Enfant, oublions cela. La ville était-elle tranquille aujourd’hui ?

— Je ne saurais trop vous dire, j’étais tellement absorbé par mes pensées que je ne voyais rien autour de moi ; pourtant il me semble que vers la place Mayor, aux environs du palais du gouverneur, il régnait une certaine agitation qui n’était pas naturelle.

Valentin sourit encore de ce rire étrange qui déjà une fois avait plissé les coins de ses lèvres fines.

— Bien, dit-il ; et avez-vous, comme je vous l’avais recommandé, cherché à prendre quelques renseignements sur le Cèdre-Rouge ?

— Oui, répondit-il avec un mouvement de joie, j’en ai, et de positifs.

— Ah ! ah ! comment cela ?

— Je vais vous le dire.

Et don Pablo raconta dans tous ses détails la scène qui s’était passée dans le rancho.

Le chasseur écouta ce récit avec la plus grande attention.

Lorsqu’il fut terminé, il hocha la tête à plusieurs reprises d’un air mécontent.

— Tous les jeunes gens sont ainsi, murmura-t-il ; toujours ils se laissent emporter par la passion hors des bornes de la prudence.

— Vous avez eu tort, don Pablo, extrêmement tort ; le Cèdre-Rouge vous croyait mort, cela pouvait plus tard nous être d’une grande utilité. Vous ne connaissez pas le pouvoir immense dont dispose ce démon ; tous les bandits de la frontière lui sont dévoués ; votre incartade nous est on ne peut plus nuisible pour le salut de votre sœur.

— Cependant, mon ami...