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Les trois hommes tressaillirent.

Le Cèdre-Rouge s’interrompit.

— Faut-il ouvrir ? demanda Andrès.

— Oui, répondit Fray Ambrosio ; hésiter ou refuser pourrait donner l’éveil, nous devons tout prévoir.

Le Cèdre-Rouge consentit d’un hochement de tête, et le ranchero se dirigea de mauvaise grâce vers la porte, contre laquelle on continuait à frapper, comme si l’on voulait la jeter bas.


II.

La Cuchillada.

Dès que la porte fut ouverte, deux hommes apparurent sur le seuil.

Le premier était Curumilla.

Le second, embossé dans un large manteau, les ailes du feutre rabattues sur les yeux, entra dans la salle en faisant au guerrier indien signe de le suivre.

Celui-là était évidemment un Mexicain.

Santas tardes ! dit-il en portant la main à son chapeau, sans cependant se découvrir.

Dios las de a Ud. buenas, répondit le ranchero ; que faut-il servir à vos seigneuries ?

— Une bouteille de mezcal, répondit l’étranger.

Les nouveaux venus s’installèrent devant une table placée au fond de la salle, dans un endroit où le jour arrivait tellement affaibli qu’il y faisait presque obscur.

Lorsqu’ils furent servis, ils se versèrent chacun un verre de liqueur qu’ils burent, et appuyant la tête sur la main, le Mexicain sembla se plonger dans de sé-