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de don Miguel Zarate, avait découvert, grâce à Fray Ambrosio, le nouveau plan des conjurés. Sans perdre de temps, il avait pris ses mesures en conséquence et s’était si bien arrangé que, bien que le gouverneur, le général et le juge criminel fussent prisonniers, don Miguel devait cependant succomber dans la lutte qu’il se préparait à provoquer.

Fray Ambrosio, à toutes ses autres qualités, joignait celle d’écouteur aux portes. Malgré la méfiance que commençait, d’après les recommandations de Valentin, à lui témoigner son patron, il avait surpris une conversation de don Miguel et du général Ibañez. Cette conversation, immédiatement transmise au Cèdre-Rouge, qui, suivant son habitude, avait paru n’y attacher aucune importance, avait cependant suffi au squatter pour dresser ses batteries et contre-miner la conspiration.

Face-de-Chien rejoignit les conjurés après une heure d’absence.

— Eh bien ? lui demanda don Miguel.

— Tout est calme, répondit le sang-mêlé ; les habitants sont retirés dans leurs maisons ; tout le monde dort.

— Vous n’avez rien aperçu de suspect ?

— J’ai parcouru la ville d’un bout à l’autre ; je n’ai rien vu.

— Nous pouvons avancer, alors ?

— En toute sécurité : ce ne sera qu’une promenade.

Sur cette assurance, les conjurés reprirent courage.

Curumilla fut traité de visionnaire, et l’ordre fut donné de marcher en avant.

Cependant le récit de Face-de-Chien, loin de dissiper les doutes du chef indien, avait produit l’effet