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Et de deux coups de pistolet il jeta deux bandits sur le sol.

Puis il lâcha ses armes inutiles et croisa ses bras sur sa poitrine en disant :

— Faites à présent ce que vous voudrez, je suis vengé !

Le Cèdre-Rouge bondit de fureur.

— Tuez ce chien ! s’écria-t-il.

Schaw se précipita vers le jeune homme, l’enlaça de ses bras nerveux, et approchant la bouche de son oreille :

— Ne résistez pas, dit-il, laissez-vous tomber comme mort.

Don Pablo suivit machinalement son conseil.

— C’est fait, dit Schaw. Pauvre diable, il n’avait pas la vie dure.

Il repassa son couteau à sa ceinture, prit le soi-disant cadavre par les épaules et le traîna dans un fossé.

À la vue du corps de son frère qu’elle croyait mort, doña Clara poussa un cri de désespoir et s’évanouit.

Le Cèdre-Rouge plaça la jeune fille en travers sur le devant de sa selle, et toute la troupe repartant au galop s’enfonça dans les ténèbres où bientôt elle disparut.

Don Pablo se releva lentement, il jeta un regard triste autour de lui.

— Ma pauvre sœur ! murmura-t-il.

Alors il aperçut son cheval auprès de lui.

— Valentin seul peut la sauver, dit-il.

Il monta sur son cheval et se dirigea vers le Paso, en s’adressant cette question, à laquelle il lui était impossible de répondre : Mais pourquoi donc cet homme ne m’a-t-il pas tué ?