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— D’abord, elle n’est pas à l’hacienda.

— Ceci est une raison.

— N’est-ce pas ?

— Oui, mais elle est quelque part, hein ? fit le squatter avec un rire goguenard.

— Elle est avec son père à la chasse aux chevaux sauvages.

— La chasse est finie, les chasseurs sont en route pour revenir.

— Vous êtes bien instruit.

— C’est mon métier. Voyons, voulez-vous toujours me servir ?

— Il le faut bien.

— Voilà comme je vous aime. Il ne doit pas y avoir grand monde à l’hacienda ?

— Une dizaine d’individus tout au plus.

— De mieux en mieux. Écoutez-moi : il est quatre heures de l’après-midi, j’ai une course à faire ; rendez-vous à l’hacienda, je m’y trouverai ce soir à neuf heures avec vingt hommes résolus ; vous m’ouvrirez la petite porte du corral, et laissez-moi agir ensuite, je réponds de tout.

— Enfin, puisque vous le voulez… fit en soupirant Fray Ambrosio.

— Allons-nous recommencer encore ? dit d’un ton menaçant le squatter en se levant.

— Non, non, c’est inutile, s’écria le moine, je vous attendrai.

— Bon ! Adieu, à ce soir.

— À ce soir.

Sur ce, les deux complices se séparèrent.

Tout arriva comme ils l’avaient arrangé entre eux.

À neuf heures du soir, le Cèdre-Rouge se trouva