Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/203

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pas maltraités, ils en seront quittes pour quelques jours d’ennui : l’Unicorne consent, à les mettre à rançon au lieu de les garder en esclavage ; mon père peut leur annoncer lui-même cette bonne nouvelle.

— Merci, chef, répondit don Miguel ; la noblesse de votre caractère me touche le cœur ; je ne l’oublierai pas. Soyez persuadé que, dans n’importe quelle circonstance, je serai heureux de vous prouver combien je vous en suis reconnaissant.

Le chef s’inclina gracieusement et se retira, afin de laisser à l’hacendero la liberté de communiquer avec ses compagnons.

Ceux-ci étaient tristement assis sur le sol, mornes et abattus ; don Miguel leur rapporta la conversation qu’il avait eue avec l’Unicorne et la promesse de celui-ci à leur égard.

Cette nouvelle leur rendit tout leur courage ; ce fut avec les paroles les plus affectueuses et les marques de la joie la plus vive qu’ils remercièrent l’hacendero de la démarche qu’il avait tentée en leur faveur.

En effet, grâce à la promesse de les mettre à rançon au bout de huit jours, et de les bien traiter pendant qu’ils seraient prisonniers, leur captivité n’avait plus rien d’effrayant, ce n’était plus qu’une de ces mille contrariétés auxquelles on est exposé par le hasard, mais dont les proportions s’étaient si bien amoindries à leurs yeux, qu’avec cette insouciance qui forme le fond du caractère mexicain, qui est peut-être le peuple le plus léger qui existe, ils furent les premiers à rire de leur malheur.

Cependant don Miguel avait hâte de s’éloigner ; il prit congé de ses amis et rejoignit le chef. Celui-ci lui renouvela l’assurance que les prisonniers seraient