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le général Isturitz et le juge criminel don Luciano Ferez, se trouvaient être les personnages les plus importants de la compagnie et justement les chefs du gouvernement de la province.

Ce ne fut pas sans étonnement que don Miguel en fit l’observation.

Du reste, les Comanches exécutèrent fidèlement les conditions qu’eux-mêmes avaient posées ; les dames mexicaines furent immédiatement rendues à la liberté.

Elles avaient été traitées avec les plus grands égards par les Indiens, qui avaient surpris leur camp et s’étaient emparés d’elles à peu près de la même façon qu’ils avaient surpris les chasseurs, c’est-à-dire que le camp avait été envahi de tous les côtés à la fois.

Chose digne de remarque dans une embuscade indienne, pas une goutte de sang n’avait été versée.

Après les instants donnés au bonheur de revoir sa fille saine et sauve, don Miguel résolut de faire une dernière tentative auprès de l’Unicorne en faveur des malheureux restés en son pouvoir.

Le chef l’écouta avec déférence, le laissa parler sans l’interrompre ; puis il lui répondit avec un sourire d’une expression que l’hacendero chercha vainement à s’expliquer :

— Mon père a du sang indien dans les veines ; les Peaux Rouges l’aiment ; jamais ils ne lui feront un mal, si minime qu’il soit. L’Unicorne voudrait pouvoir lui rendre immédiatement les prisonniers dont il ne se soucie que fort peu, mais cela est impossible, mon père lui-même regretterait bientôt la condescendance de l’Unicorne à sa volonté ; mais, afin de prouver à mon père combien le chef tient à cœur de faire une chose qui lui soit agréable, les prisonniers ne seront