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Lorsque la cavavanp arriva sur la lisière de la plaine, don Miguel fit faire halte afin de tenir conseil et d’entendre le rapport du chef des vaqueros.

La race de chevaux sauvages qui, aujourd’hui, peuplent les déserts de l’Amérique et en particulier du Mexique, descend de la cavalerie de Cortez ; c’est donc une race pure, car à l’époque de la conquête les Espagnols ne se servaient que de chevaux arabes.

Ces chevaux ont multiplié d’une façon réellement immense ; il n’est pas rare de rencontrer des manades de vingt et même trente mille têtes.

Leur taille est petite, mais ils sont doués d’une vigueur et d’une énergie dont il est impossible, si on ne les a pas vus, de se faire une idée juste.

Ils accomplissent sans fatigue des courses d’une longueur prodigieuse. Leur pelage est le même que celui des autres chevaux ; seulement, pendant l’hiver, il allonge extrêmement et devient frisé comme la laine des moutons ; au printemps, cette espèce de fourrure tombe.

Les chevaux américains sont faciles à dresser ; en général, dès qu’ils se voient pris ils s’accoutument presque aussitôt à la selle.

Les Mexicains traitent fort durement leurs montures, les font marcher tout le jour sans boire ni manger, et ne leur donnent leur provende de maïs et d’eau qu’en arrivant au campement, puis ils les laissent errer toute la nuit en liberté sous la surveillance de la nèna, jument poulinière dont les chevaux suivent le grelot et qu’ils n’abandonnent jamais.

Ce n’est pas par cruauté que les Mexicains agissent ainsi avec leurs chevaux, car les cavaliers aiment beaucoup leurs montures, qui, à un moment donné, peu-