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— Comment ? expliquez-vous, répondirent-ils avec empressement.

— Écoutez-moi : vous finirez la nuit ici ; au point du jour, tous deux, vous partirez pour l’hacienda de la Noria, en compagnie du père Séraphin.

— Bon ! après ?

— Le général Ibañez se rendra, de votre part, auprès du gouverneur, l’invitera à une grande chasse aux chevaux sauvages ; cette chasse aura lieu dans trois jours.

— Je ne comprends pas où vous voulez en venir.

— Cela n’est pas nécessaire en ce moment ; laissez-vous guider par moi, surtout arrangez-vous de façon à ce que toutes les autorités de la ville acceptent votre invitation et assistent à la chasse.

— Ceci est mon affaire.

— Très-bien ; vous, général, vous rassemblerez le plus d’hommes que vous pourrez, de façon à ce qu’ils puissent vous seconder au premier signal ; seulement, cachez-les de telle sorte que nul ne soupçonne leur présence.

— Fort bien, répondit don Miguel, cela sera fait comme vous nous le recommandez ; mais vous, pendant ce temps-là, où serez-vous ?

— Moi ?

— Oui.

— Vous le savez bien, répondit-il avec un sourire d’une expression indéfinissable, je chasserai le bison avec mon ami l’Unicorne, le grand chef des Comanches.

Brisant brusquement l’entretien, le chasseur s’enveloppa dans sa robe de bison, s’étendit devant le feu, ferma les yeux et s’endormit ou feignit de s’endormir.