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— C’est donc aux environs que se fera la chasse ?

— Certes, le rendez-vous est dans la plaine de la Pierre-Jaune.

— Je ne manquerai pas de m’y trouver, père ; ah ! je suis heureux, plus que vous ne pouvez le supposer, de l’heureuse nouvelle que vous me donnez.

— Tant mieux, mon ami. Maintenant, messieurs, je vous prie de m’excuser, je me sens tellement brisé de fatigue, que si vous le permettez je vais prendre quelques heures de repos.

— Je suis un imbécile de ne pas y avoir songé, s’écria Valentin en se frappant le front avec dépit ; pardonnez-moi, père.

— J’y ai songé pour mon frère, dit Curumilla ; si mon père veut me suivre, tout est prêt.

Le missionnaire le remercia en souriant, se leva, salua les personnes présentes, et, appuyé sur la Plume-d’Aigle, il suivit Curumilla dans un autre compartiment de la grotte.

Le père Séraphin trouva un lit de feuilles sèches recouvertes de peaux d’ours, et un feu arrangé de façon à brûler toute la nuit.

Les deux Indiens se retirèrent après avoir salué respectueusement le prêtre et s’être assurés qu’il n’avait plus besoin de rien.

Après s’être agenouillé sur le sol de la grotte, le père Séraphin fit sa prière, puis il s’étendit sur son lit de feuilles, croisa les bras sur la poitrine et s’endormit de ce sommeil d’enfant dont ne jouissent que les justes.

Cependant, après son départ, Valentin s’était penché vers ses deux amis.

— Tout est sauvé, leur dit-il à voix basse.