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— N’est-ce pas, répondit Valentin, que l’homme se trouve bien petit et bien misérable devant ces sublimes créations de la nature, que Dieu a semées là comme en se jouant ? Oh ! mon ami, c’est seulement au désert que l’on comprend la grandeur et l’omnipotence infinie de l’Être suprême, car à chaque pas l’homme se trouve face à face avec celui qui l’a mis sur cette terre, et trouve la marque de son doigt puissant gravée d’une manière indélébile sur tout ce qui s’offre à sa vue !

— Oui, fit don Miguel devenu tout à coup rêveur, c’est seulement au désert qu’on apprend à connaître, à aimer et à craindre Dieu, car il est partout !

— Venez, dit Valentin.

Il guida son ami vers une salle de vingt mètres carrés au plus, mais dont la voûte avait près de cent mètres de haut.

Dans cette salle, un feu était allumé ; les deux hommes se laissèrent aller sur le sol et attendirent.

Ils réfléchissaient profondément.

Au bout de quelques instants, un bruit de pas se fit entendre ; le Mexicain leva vivement la tête.

Valentin n’avait pas bougé, il avait reconnu le pas de son ami.

En effet, au bout d’un instant, le chef indien parut.

— Eh bien ? lui demanda Valentin.

— Rien encore, répondit laconiquement Curumilla.

— Ils tardent beaucoup, il me semble, observa don Miguel.

— Non, reprit le chef, il n’est à peine que onze heures et demie, nous sommes en avance.

— Mais nous trouveront-ils ici ?