Page:Aimard - La Loi de Lynch, 1859.djvu/76

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avaient l’intention de faire, ils ne négligèrent aucune précaution.

La colline du Bison-Fou fut enserrée par un fossé large de trois mètres et profond de quatre, dont la terre, rejetée en arrière, servit de contre-fort à de hautes barricades derrière lesquelles les Peaux Rouges se trouvèrent parfaitement à l’abri et purent tirer sans se découvrir.

Au milieu du camp on éleva deux huttes ou calli, l’une pour les chefs, l’autre destinée à servir de loge du conseil. Devant l’entrée de celle-ci, on planta d’un côté le totem ou emblème de la tribu, de l’autre on suspendit le calumet sacré.

Nous expliquerons ici ce que sont ces deux emblèmes, dont plusieurs auteurs ont parlé sans jamais les décrire, et que cependant il est fort important de connaître, si l’on veut approfondir les mœurs indiennes.

Le totem ou kukèvium est l’étendard national, la marque distinctive de chaque tribu.

Il est censé représenter l’animal emblème respectif de la tribu : coyote, jaguar, bison, etc., chaque tribu ayant le sien propre.

Celui-ci représentait un bison blanc.

Le totem est un long bâton garni de plumes de couleurs variées, qui y sont attachées perpendiculairement de haut en bas.

Cet étendard est porté par le chef seul de la tribu.

Le calumet est une pipe dont le tube est long de quatre, six et même dix pieds ; quelquefois ce tube est rond, mais le plus souvent plat. Il est orné d’animaux peints, de cheveux, de plumes de porc-épic ou d’oiseaux de couleurs tranchantes. Le fourneau