Page:Aimard - La Loi de Lynch, 1859.djvu/64

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il pria jusqu’au jour.

Aux premiers rayons du soleil le Blood’s Son rejoignit ses compagnons, et regagna, lui aussi, le Far West.


VI.

Les Apaches.

Au coup de feu tiré par Pedro Sandoval, en guise de péroraison à sa trop longue histoire, ainsi que nous l’avons dit, les Apaches, qui jusqu’à ce moment s’étaient tenus hors de portée de la voix, accoururent en toute hâte.

Le Cèdre-Rouge s’élança à la poursuite du Blood’s Son, mais inutilement ; il ne put l’atteindre et fut forcé de rejoindre ses compagnons.

Ceux-ci s’occupaient déjà des préparatifs de l’inhumation du vieux pirate, dont ils ne voulaient pas laisser le corps exposé à être dévoré par les bêtes fauves et les oiseaux de proie.

Pedro Sandoval était très-aimé des Apaches, avec lesquels il avait longtemps vécu, et qui, en maintes circonstances, avaient pu apprécier son courage et surtout ses talents comme maraudeur.

Stanapat avait rallié sa troupe et se trouvait à la tête d’une certaine quantité de guerriers résolus.

Il les divisa en deux bandes, puis s’approcha du Cèdre-Rouge.

— Mon frère veut-il écouter les paroles d’un ami ? lui dit-il.

— Que mon père parle ; bien que mon cœur soit triste, mes oreilles sont ouvertes, répondit le squatter.