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Les Indiens, qui sans doute n’attendaient que la venue de leur chef, imitèrent son exemple.

Bientôt toute la bande, à la tête de laquelle galopait l’inconnu, s’élança enveloppée dans le nuage compacte de poussière qu’elle soulevait autour d’elle.

Après cinq heures d’une course dont la rapidité dépasse toute expression, les Indiens virent les hauts clochers d’une ville se dessiner dans les lointains bleuâtres de l’horizon, au-dessous d’une masse de fumée et de vapeurs.

Le Blood’s Son et sa troupe étaient sortis du Far West.

Les Indiens obliquèrent légèrement sur la gauche, galopant à travers champs et foulant aux pieds de leurs chevaux, avec une joie méchante, les riches moissons qui les couvraient.

Au bout d’une demi-heure environ, ils atteignirent le pied d’une haute colline qui s’élevait solitaire dans la plaine.

— Attendez-moi ici, dit le Blood’s Son en arrêtant son cheval ; quoiqu’il arrive, ne bougez pas jusqu’à mon retour.

Les Indiens s’inclinèrent en signe d’obéissance, et le Blood’s Son, enfonçant les éperons aux flancs de son cheval, repartit à toute bride.

Cette course ne fut pas longue.

Lorsque le Blood’s Son eut disparu aux regards de ses compagnons, il arrêta son cheval et mit pied à terre.

Après avoir ôté la bride de sa monture, afin que l’animal pût en liberté brouter l’herbe haute et drue de la plaine, l’inconnu reprit dans ses bras la jeune fille qu’il avait un instant posée à terre, où elle était