gronde et va bientôt nous assaillir ; mais, reprit-elle avec effort, parlons de nous, les moments sont précieux ; qu’avez-vous fait ?
— Rien, répondit le jeune homme avec accablement ; toutes mes recherches ont été vaines.
— C’est étrange, murmura Ellen, cependant ce coffret ne peut être perdu.
— J’en suis convaincu comme vous ; mais entre les mains de qui est-il tombé ? voilà ce que je ne saurais dire.
La jeune fille réfléchissait.
— Quand vous êtes-vous aperçue de sa disparition ? reprit don Pablo au bout d’un instant.
— Quelques minutes à peine après la mort de Harry, effrayée par le bruit du combat et le fracas épouvantable du tremblement de terre, j’étais à demi folle ; cependant, je me rappelle une circonstance qui pourra sans doute nous mettre sur la voie.
— Parlez, Ellen, parlez ! et quoi qu’il faille faire, je le ferai.
La jeune fille le regarda un instant avec une expression indéfinissable ; elle se pencha vers lui, appuya la main sur son bras, et lui dit d’une voix douce comme un chant d’oiseau :
— Don Pablo, une explication franche et loyale est indispensable entre nous !
— Je ne vous comprends pas, Ellen, balbutia le jeune homme en baissant les yeux.
— Si, reprit-elle en souriant avec mélancolie, si, vous me comprenez, don Pablo ; mais peu importe, puisque vous feignez d’ignorer ce que je veux vous dire, je m’expliquerai de façon à ce qu’un malentendu ne soit plus possible entre nous.