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manquaient, vous aviez de l’eau à foison, comment se fait-il que vous vous plaigniez de la soif ?

Sans rien dire, la Tête-d’Aigle et le Moqueur creusèrent le sol avec leurs couteaux au pied d’un Ahuehuelt. Au bout de dix minutes, l’eau jaillit, une source abondante et limpide coula sur le sable.

Les Français se précipitèrent en désordre vers l’eau.

— Pauvres gens ! murmura don Luis ; ne les sortirons-nous pas d’ici ?

— Croyez-vous donc que je voudrais les laisser périr, maintenant que je leur ai rendu l’espoir ? Pauvre jeune fille ! ajouta-t-il en jetant un triste regard sur doña Anita, qui riait et faisait claquer ses doigts comme des castagnettes, pourquoi n’est-il pas aussi facile de lui rendre la raison ?

Don Luis soupira sans répondre.

Les Français apprirent alors une chose qui probablement les auraient sauvés s’ils en avaient eu plus tôt connaissance ; c’est que l’Ahuehuelt, qui en indien comanche signifie seigneur des eaux, est un arbre qui pousse dans les endroits arides et que sa présence indique toujours soit une source au niveau du sol, soit une source cachée ; que, pour cette cause, les Peaux-Rouges l’ont en vénération, et comme il se rencontre surtout dans les déserts, ils le désignent aussi sous le nom de grande médecine des voyageurs.

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Deux jours plus tard, les aventuriers, guidés par des chasseurs et des Comancbes, sortirent du désert.