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ses mouvements ; soudain il se ramassa sur lui-même et bondit en avant comme un chat-tigre en poussant son cri de guerre.

Don Martial déchargea ses pistolets sur l’Apache et le saisit à bras le corps.

Les deux hommes roulèrent sur le sol, enlacés comme deux serpents.

Don Sylva et les peones combattaient en désespérés contre les autres Indiens.



XXIV

Les Coureurs des bois.

Nous reviendrons maintenant à certains personnages de cette histoire, que depuis trop longtemps nous avons laissés dans l’oubli.

Si les Français étaient restés maîtres du champ de bataille et étaient parvenus, lors de l’assaut de l’hacienda par les Apaches, à rejeter leurs féroces ennemis dans le Rio-Gila, ils ne se dissimulaient pas que ce n’était pas seulement à leur courage qu’ils devaient ce triomphe inespéré ; la dernière charge exécutée par les Comanches, sous les ordres de la Tête-d’Aigle, avait seule décidé la victoire. Aussi, lorsque les ennemis eurent disparu, le comte de Lhorailles, avec une grandeur d’âme et une franchise peu communes, surtout chez un homme de son caractère, remercia chaudement les Comanches et fit aux chasseurs les plus magnifiques offres de services.