citement son impuissance et avait fini par s’endormir épuisé au fond de la barque.
— Hélas ! dit-elle, vous avez raison ; cela ne peut durer ainsi, mon ami, cette position est intolérable.
— Si vous consentez à me laisser agir à ma guise, avant un quart d’heure, votre père me remerciera.
— Ne savez-vous pas que je suis toute à vous ?
— Merci ! dit-il en se tournant vers Cucharès.
Il lui murmura quelques mots à voix basse à l’oreille.
— Eh ! eh ! c’est une idée, fit le lepero en riant.
Cinq minutes plus tard, la pirogue abordait.
Don Sylva, enlevé délicatement par les deux hommes, fut transporté sur le rivage sans s’éveiller.
— À vous, maintenant, dit don Martial à la jeune fille : il faut pour le succès de la ruse que je médite que vous consentiez à vous laisser attacher à ce mezquite.
— Faites, mon ami.
Le Tigrero la prit dans ses bras vigoureux, la transporta à terre, et, en un clin-d’œil, il l’eut solidement attachée par la ceinture à un tronc d’arbre.
— Maintenant, dit-il rapidement, souvenez-vous de ceci : votre père et vous, vous avez été enlevés dans l’hacienda par des Apaches ; le hasard nous a fait vous rencontrer, et…
— Vous nous sauvez, n’est-ce pas ? fit-elle en souriant.
— Juste ; seulement, poussez des cris aigus, comme