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— Mais à quel endroit dois-je attendre ce caballero ?

— C’est juste ! nous n’avons, pas fixé le lieu du rendez-vous.

— En effet. À trois lieues d’ici à peu près, sur la route de Guaymas, à un endroit où le chemin fait un coude, il y a une colline isolée qu’on nomme, je crois, el Pan de Azucar ; vous pouvez vous embusquer là sans craindre d’être découvert. Je vous y joindrai avec mes amis.

— C’est convenu ; vers quelle heure environ ?

— Je ne saurais le préciser, cela dépendra des circonstances.

Quelques minutes plus tard, don Louis reprenait le chemin de la prairie, tandis que le comte de Lhorailles et les deux Mexicains s’occupaient à activer les préparatifs d’une sérieuse défense de l’hacienda.

— Il est étrange, murmurait à part lui don Louis tout en galoppant, que cet homme qui est mon compatriote et pour lequel, avant peu, je vais sans doute exposer ma vie, ne m’inspire aucune sympathie.

Soudain son cheval fit un écart ; le Français, brusquement enlevé à ses réflexions, releva la tête.

La Tête-d’Aigle était devant lui.



XI

La Lune du Mexique.

Après sa visite aux chasseurs, l’Ours-Noir s’était mis en route à la tête de ses guerriers pour se rendre