L’entretien fut interrompu. Don Martial était subitement devenu pensif, les menaces du guerrier apache lui donnaient fort à réfléchir.
On arriva au campement.
La Tête-d’Aigle s’occupa immédiatement à allumer du feu.
— Que faites-vous ? lui fit observer Belhumeur, vous allez révéler notre présence.
— Non, répondit l’Indien en secouant la tête, l’Ours-Nolr s’est éloigné avec ses guerriers ; ils sont loin à présent, à quoi bon prendre des précautions inutiles.
Bientôt le feu pétilla, les cinq hommes s’accroupirent joyeusement autour, allumèrent leurs pipes et se mirent à fumer.
— C’est égal, reprit le Canadien au bout d’un instant, sans le sang-froid à toute épreuve que vous avez montré, je ne sais pas comment vous vous en seriez tiré.
— Voyons maintenant comment nous pourrons déjouer les plans de ces démons, fit le Mexicain.
— C’est bien simple, dit Louis : un de nous se présentera demain à l’hacienda ; il avertira le propriétaire de ce qui s’est passé cette nuit ; celui-ci se mettra sur ses gardes, et tout sera dit.
— Oui, Je crois que ce moyen est bon et que nous devons l’employer, fit Belhumeur.
— Cinq hommes ne sont rien contre cinq cents, observa la Tête-d’Aigle ; il faut prévenir les visages pâles.
— Ce conseil est en effet celui que nous devons suivre, dit le Tigrero ; mais quel est celui de nous