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que des félicitations à vous adresser. Qu’avons-nous de nouveau ?

— Pas grand’chose : une troupe de chasseurs que j’ai envoyée dans la plaine, m’a dit avoir découvert un feu abandonné ; je crois que les Indiens rôdent autour de nous.

— Nous veillerons.

— Oh ! je fais bonne guette, surtout maintenant ; nous approchons du mois que les Comanches appellent si audacieusement la lune du Mexique ; je ne serais pas fâché, s’ils osent s’adresser à nous, de leur donner une leçon qui leur profite dans l’avenir.

— Je partage entièrement votre avis ; redoublons de vigilance, et tout ira bien.

— Vous n’avez pas d’autres ordres à me donner ?

— Non.

— Alors, je me retire. Vous savez, capitaine, que vous vous reposez sur moi des détails intérieurs, je dois donc être un peu partout.

— Allez, lieutenant, que je ne vous retienne pas.

Le vieux soldat salua son chef et se retira en faisant de la main un signe amical au capataz, qui le suivit ainsi que les peones de don Sylva et les mules de charge.

Le comte conduisit ses hôtes dans le corps de logis destiné aux visiteurs et les installa dans un appartement confortablement meublé.

— Reposez-vous, don Sylva, dit-il à l’haciendero ; vous et doña Anita devez être fatigués du voyage ; demain, si vous me le permettez, nous causerons de nos affaires.

— Quand vous le désirerez, mon ami.

Le comte salua ses hôtes et se retira. Depuis qu’il