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LA FIÈVRE D’OR.

cherchant était de réclamer de toi l’accomplissement d’une promesse solennelle.

Le front du chasseur se rembrunit, ses sourcils se froncèrent.

— Parle, dit-il, je t’écoute. Quant à la promesse à laquelle tu fais allusion, lorsque le moment sera venu, je saurai la tenir.

— Voici le soleil qui se lève, répondit Louis avec un triste sourire, il faut que je m’occupe du soin que réclame mon troupeau.

— Je t’aiderai, tu as raison, ces pauvres bêtes ne doivent pas être négligées.

En effet, en ce moment les ténèbres se dissipaient comme par enchantement, le soleil apparaissait radieux à l’horizon, et les milliers d’oiseaux de toutes sortes tapis sous le couvert célébraient gaîment sa venue en lui chantant leur hymne matinal.

Don Cornelio et Curumilla secouèrent la torpeur du sommeil et ouvrirent les yeux.

Le chef indien se redressa, et du pas lent et majestueux qui lui était habituel il rejoignit Valentin.

— Frère, dit celui-ci en prenant la main de l’Araucan dans la sienne, je n’étais pas seul à te chercher ; j’avais près de moi un ami dont le cœur et le bras n’ont jamais failli, et que j’ai toujours trouvé prêt à me venir en aide dans la joie comme dans la douleur.

Don Luis regarda d’un œil incertain celui que lui désignait le chasseur et qui se tenait immobile et impassible devant lui ; puis peu à peu ses traits se détendirent, le souvenir lui revint et il tendit affectueusement la main à l’Indien en lui disant d’une voix émue :